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Sommaire Jeanne d'Arc
















St Thérèse et la croix

























 

 








ST Thérèse et Jésus
















 























Sainte Jeanne d'Arc
THERESE DE LISIEUX ET
JEANNE D'ARC

Le 3 mai 1944, Pie XII proclamait Sainte Thérèse de Lisieux "Patronne secondaire de la France, à l'égal de Sainte Jeanne d'Arc". Un mois avant le Débarquement… Nous fêtons donc le cinquantenaire de cet événement. C'est d'abord un événement spirituel.
Le rapprochement de ces deux Saintes, de ces deux jeunes filles, mortes, l'une à dix-neuf ans à Rouen, l'autre à 24 ans à Lisieux n'est pas fortuit. Il a un sens qui peut nous dire quelque chose aujourd'hui.
Cinq siècles séparent ces deux jeunes filles et cinq ans à peine leur canonisation : Jeanne le 16 mai 1920, Thérèse le 17 mai 1925.
En 1929, Georges Bernanos a écrit un bref mais magnifique texte "Jeanne relapse et sainte" rythmé par la phrase : « Notre Eglise est l'Eglise des Saints »… la sainteté est une aventure, elle est même la seule aventure.
Cette aventure de la sainteté, ces deux enfants l'ont vécue. La petite Jeanne qui a quitté Domrémy pour partir délivrer son pays, au nom du Seigneur. La petite Thérèse qui a quitté les Buissonnets pour aller combattre au Carmel, « non point les Anglais, disait-elle, mais le combat spirituel pour l'Eglise et le monde. » Car si le combat de Jeanne est plus spectaculaire, son enjeu est au delà du politique. Il est spirituel. Il s'agit pour elle d'obéir à ses voix, envers et contre tout. Son étendard porte les noms de "Jésus et de Marie". Et sur le bûcher de Rouen, son dernier cri sera : «Jésus !»
Le combat de Thérèse se joue pour entrer au Carmel ; elle doit vaincre des obstacles pour vivre son appel, sa vocation : son père, son oncle, le supérieur du Carmel, l'évêque de Bayeux, le Pape Léon XIII… Elle ne sera carmélite que pendant neuf ans. Atteinte de tuberculose, elle « entre dans la Vie » le 30 septembre 1897 en murmurant : «Mon Dieu, je vous aime.»
Vous le savez, ô mon Dieu, je n'ai jamais désiré que vous aimer, je n'ambitionne pas d'autre gloire. Votre Amour m'a prévenue dès mon enfance, il a grandi avec moi, et maintenant c'est un abîme dont je ne puis sonder la profondeur. L'Amour attire l'amour, aussi, mon Jésus, le mien s'élance vers vous, il voudrait combler l'abîme qui l'attire, mais hélas ! ce n'est même pas une goutte de rosée perdue dans l'océan!… Pour vous aimer comme vous m'aimez, il me faut emprunter votre propre Amour, alors seulement je trouve le repos. O mon Jésus, c'est peut-être une illusion, mais il me semble que vous ne pouvez combler une âme de plus d'amour que vous n'en avez comblé la mienne ; c'est pour cela que j'ose vous demander d'aimer ceux que vous m'avez donnés comme vous m'avez aimée moi-même. Un jour au Ciel, si je découvre que vous les aimez plus que moi, je m'en réjouirai reconnaissant dès maintenant que ces âmes méritent votre amour bien plus que la mienne ; mais ici-bas, je ne puis concevoir une plus grande immensité d'amour que celle qu'il vous a plu de me prodiguer gratuitement sans aucun mérite de ma part.

Car la sainteté, c'est d'abord un intense amour de Dieu, manifesté, révélé en son Fils Jésus. Ces deux jeunes filles Lui ont donné leur vie. Elles ont un sens aigü de l'Incarnation : un grand amour de l'Eucharistie ; une réponse au don que Jésus a fait de sa vie sur la Croix. Comment vivre en oubliant cette réalité. «L'Amour n'est pas aimé » , s'écrient tous les saints. Et l'Amour veut la "ressemblance", une réalité très chère à Thérèse.
Or Jésus, Lui aussi, a quitté Nazareth, abandonnant son métier d'artisan-charpentier pour suivre l'appel de son Père à sauver le monde. Ainsi a-t-Il livré librement sa vie. Il est la "Vigne" comme nous l'a dit l'Evangile. Et ses disciples porteront du fruit, si, comme Lui, ils sont taillés, émondés.
Jeanne sera taillée, émondée. Jésus a eu un procès, elle en a eu trois. Il est monté sur la Croix, elle est montée sur le bûcher. Ce sera sa passion, car il est dans la convenance de la sainteté, de suivre le Sauveur dans sa mort pour ressusciter avec Lui.

Thérèse a eu aussi sa passion.

Je ne désire pas non plus la souffrance, ni la mort, et cependant je les aime toutes les deux, mais c'est l'amour seul qui m'attire… Longtemps je les ai désirées ; j'ai possédé la souffrance et j'ai cru toucher au rivage du Ciel…

A 24 ans, son corps est détruit par la tuberculose et elle connaît, dans les dix-huit derniers mois de sa vie, une terrible épreuve de la Foi et de l'Espérance.
Si l'Astre Adoré demeure sourd aux gazouillements plaintifs de sa petite créature, s'Il reste voilé… eh bien ! la petite créature reste mouillée, elle accepte d'être transie de froid et se réjouit encore de cette souffrance qu'elle a cependant mérité.

Elle accepte de rester seule dans la nuit pour que les incroyants aient la lumière, car elle ne cesse pas d'avoir souci des autres. « Si je n'avais pas eu la foi, je me serai donné la mort sans hésiter un seul instant » dira t-elle en son infirmerie du Carmel.

Mais loin de se décourager, de se désespérer, elle voit dans son agonie, une image de celle de Jésus. Elle y voit aussi une espérance, car elle croit qu'elle «passera son Ciel à faire du bien sur la terre » , ce que nous vérifions depuis presque cent ans, à Lisieux et ailleurs.
Ces deux femmes ont un message pour le monde : elles ne sont pourtant pas "théologiennes" au sens universitaire. Jeanne ne sait que le "Pater, Ave, Credo" reçus de sa mère. Thérèse a fait un catéchisme ordinaire. Jeanne ne sait pas écrire. Thérèse est fâchée avec l'orthographe.
Mais toutes les deux ont l'intelligence du cœur : les réponses de Jeanne à son procès sont fulgurantes et laissent sans voix les sommités théologiques de la Sorbonne. Thérèse, sans le savoir, révolutionne la théologie de son temps et retrouve les valeurs évangéliques fondamentales, en un temps de jansénisme fermé et frileux : retour à la Parole, à l'Amour Miséricordieux du Père, à la charité fraternelle vécue dans le réel du quotidien, aspiration à la liberté née de la recherche de la vérité.
Ces jeunes font partie de ces "petits" à qui le Seigneur révèle ses secrets, alors qu'Il les cache aux "sages et aux savants". Jeanne et Thérèse illustrent parfaitement cette parole évangélique.
Toutes deux incarnent l'esprit d'enfance. Non pas l'infantilisme ou le romantisme de l'enfance, mais l'esprit d'enfance évangélique, celui qui faisait dire à Jésus : « Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux.» (Mt 18, 3).
Qui a été plus l'Enfant du Père que Jésus lui-même, le Fils qui écoute le Père, qui obéit au Père dans l'amour, qui offre sa vie au Père, car « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. » (Jn 15, 12). Et Thérèse écrivait : «Aimer c'est tout donner et se donner soi-même ».
Certes les contrastes pourraient être soulignés entre les vies de ces deux Saintes. Et pourtant elles se rejoignent en profondeur, à travers les siècles. Ce n'est pas pour rien que la jeune carmélite s'est reconnue dans la guerrière et qu'elle l'appelait sa "sœur chérie" , qu'elle a composé deux pièces de théâtre sur sa mission et sa passion.
Quels rapports entre ces deux existences - non point mytiques, mais bien insérées dans le réel de l'Histoire - et notre vie de baptisés ?
Chacun de nous est appelé à la sainteté… non point, bien sûr à une canonisation, mais à suivre Jésus, dans le quotidien de la vie pour vivre l'Evangile au jour le jour, souvent dans une vie cachée. Cela peut mener loin et chacun, à sa manière, vit une certaine passion avec Jésus.
Voila donc tout ce que Jésus réclame de nous, il n'a point besoin de nos œuvres, mais seulement de notre amour (…) Il avait soif d'amour. Ah! je le sens plus que jamais Jésus est altéré, Il ne rencontre que des ingrats et des indifférents parmi les disciples du monde et parmi ses disciples à Lui, Il trouve, hélas ! peu de cœurs qui se livrent à Lui sans réserve, qui comprennent toute la tendresse de son Amour infini.

Mais il n'est pas d'autre secret du bonheur que le don de soi - non pas à n'importe quoi ou à n'importe qui - mais à Celui qui est l'Amour Ressuscité. Quels que soient nos appels, nos vocations dans l'Eglise, nous sommes irrremplaçables pour maintenir l'Espérance Pascale : malgré toutes les apparences, le dernier mot n'appartient pas au mal et à la mort.
«Je ne meurs pas, j'entre dans la Vie » disait Thérèse. Avec Jeanne, toutes deux nous sont présentes aujourd'hui, nous qui continuons notre route, dans le combat quotidien.


Homélie prononcée par Mgr Guy Gaucher,
à la messe dominicale de la cathédrale de Rouen,
pour commémorer le 50e anniversaire
de la proclamation de Thérèse de Lisieux,
Patronne de la France à l'égal de Jeanne d'Arc.


Jésus seul

O toi qui sus créer le coeur des mères
Je trouve en toi le plus tendre des Pères!
Mon seul Amour, Jésus, Verbe Eternel
Pour moi ton Coeur est plus que maternel
A chaque instant, tu me suis, tu me gardes
Quand je t'appelle, ah! jamais tu ne tardes
Et si parfois tu sembles te cacher
C'est toi qui viens m'aider à te chercher.
 
C'est à toi seul, Jésus, que je m'attache
C'est en tes bras que j'accours et me cache,
Je veux t'aimer comme un petit enfant
Je veux lutter comme un guerrier vaillant
Comme un enfant plein de délicatesses
Je veux, Seigneur, te combler de caresses
Et le champ de mon apostolat
Comme un guerrier je m'élance au combat!...

Ton Coeur qui garde et qui rend l'innocence
Ne saurait pas tromper ma confiance!

En toi, Seigneur, repose mon espoir
Après l'exil, au ciel j'irai te voir...
Lorsqu'en mon coeur s'élève la tempête
Vers toi, Jésus, je relève la tête
En ton regard miséricordieux
Je lis: "Enfant, pour toi, j'ai fait les cieux."

Je le savais bien, mes soupirs et mes larmes
Sont devant toi, tout rayonnants de charmes.
Les séraphins au Ciel forment ta cour
Et cependant, tu mendies mon amour!...
Tu veux mon coeur, Jésus, je te le donne
Tous mes désirs, je te les abandonne
Et ceux que j'aime, ô mon Epoux, mon Roi
Je ne veux plus les aimer que pour toi.


Ma seule paix, mon seul bonheur
Mon seul Amour, c'est toi Seigneur!...


Prière de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.