L'HOMME
PRUDENT
Si saint Joseph a toujours été
considéré comme tel, c’est sans doute parce qu’il
s’est trouvé bien des fois dans des circonstances
très difficiles. Il faudrait donc regarder toutes
les fois où il a dû choisir, parce que c’est dans
son choix que la prudence se noue. Joseph a choisi
Marie ; et c’est admirable. Joseph a rencontré
Marie et il a su la discerner. Cette rencontre
a été tout à fait particulière puisque, comme
nous l’avons vu, la tradition de l’Eglise affirme
que Marie s’était totalement consacrée à Dieu
et très jeune. C’est donc que Joseph, après avoir
accepté ce don total à Dieu, a choisi de s’unir
à Marie pour faire la volonté de Dieu. Si Joseph
est pour nous le modèle de la prudence, d’une
prudence à la fois humaine et divine, c’est dans
le choix humain qu’il a fait de Marie mais aussi
dans sa fidélité à l’Esprit Saint.
L’HOMME JUSTE ET CRAIGNANT DIEU
La seule qualité personnelle de Joseph qui nous
soit explicitement révélée, c’est qu’il était
“un homme juste”. Si on lit bien l’Ancien Testament,
on voit que le juste est celui qui vit pleinement
l’exigence de la “crainte de Dieu”, c’est à dire
l’adoration, et en second lieu l’humilité et la
pauvreté du cœur. Joseph est un fervent de l’adoration,
et c’est cela qui développe en lui cette crainte
divine, don de l’Esprit, qui d’abord conduit à
l’adoration puis devient une crainte aimante,
filiale, et non servile. Joseph, homme juste,
doit donc entrer dans la pauvreté. Pas seulement
la pauvreté matérielle mais la pauvreté du cœur
sous toutes ses formes On ne peut être l’époux
de Marie et le père de Jésus que dans une très
grande pauvreté. Joseph n’était sûrement pas orgueilleux.
Ne pas être orgueilleux, c’est la vertu d’humilité
: Joseph s’effaçait devant Marie parce qu’il l’aimait.
L’HOMME
DU SILENCE
L’Ecriture ne nous rapporte
pas une seule parole de Joseph : seulement son
silence. Pourtant Joseph n’est pas taciturne,
il est silencieux parce qu’il aime et qu’il vit
d’un secret, d’un double secret. Grâce à ces deux
secrets confiés par Marie, Joseph devient silencieux,
d’un silence intérieur. Sur ce point aussi, il
est un modèle et il nous éduque.
LE
PERE VIRGINAL DU FILS DE DIEU
La paternité de Joseph à l’égard de Jésus est
la source de toute sa grandeur. Evidemment cette
grandeur est inférieure à celle de Notre-Dame,
mais elle est du même genre cependant. Car saint
Joseph est beaucoup plus que “le père nourricier”
de l’Enfant-Dieu. Ce qui le prouve davantage encore
est la salutation qu’il reçoit de l’ange : «Joseph,
fils de David !» Ce qui équivaut à lui dire :
«tu es le vrai père du Messie puisque les Prophètes
ont solennellement annoncé qu’il descendrait de
David» (2 Sam 7, 16 ; Is 9, 6).Ce titre de “Fils
de David” signifie que c’est par Joseph et non
par Marie directement, que Jésus est le descendant
de David et que se réalisent les prophéties. «Ton
père et moi te cherchions pleins d’angoisse !»
dira Marie à Jésus en le retrouvant au Temple
(Lc 2, 48), attestant ainsi clairement que Joseph
est le vrai père humain de Jésus.
Mais il ne faut évidemment pas
parler de la “paternité divine” de saint Joseph
comme on parle de la “maternité divine” de Marie.
C’est pourquoi on a coutume d’appeler saint Joseph
: père “nourricier” ou père “adoptif” ou père
“légal” ou encore père “putatif” de Jésus.D’ailleurs,
Jésus lui-même, lors de ses retrouvailles au Temple,
ne semble-t-il pas corriger la parole que vient
de lui dire sa Mère : «Ton père et moi te cherchions.»?
Il précise en effet qu’il n’a qu’un Père, celui
du ciel.
“Père vierge de Jésus” (Virgo
Pater) : c’est le titre attribué à saint Joseph
dans une prière approuvée par le Pape saint Pie
X le 11 octobre 1906.
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