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Qui est donc Marie-Madeleine ?










































Aucun texte évangélique ne cite explicitement une "Marie de Béthanie"
Il est étonnant de constater que de nombreux auteurs très sérieux, historiens et exégètes, ont pris la fâcheuse habitude de parler d’une "Marie de Béthanie". Or, dans les Evangiles, s’il existe effectivement une "Marie de Magdala", nous ne trouvons dans aucun passage une "Marie de Béthanie". La femme ainsi nommée abusivement par ces auteurs, serait cette Marie dont l’évangéliste Jean dit seulement qu’elle est la sœur de Marthe et de Lazare. (…)

Marie, sœur de Marthe et de Lazare, résidait-elle à Béthanie ? Marthe et Marie étaient, certes, originaires de Béthanie, village d’origine familiale, mais elles n’y habitaient pas. Marthe avait sa propre maison dans un "certain village", quant à Marie, lorsqu’on parle d’elle en tant que sœur de Marthe et de Lazare, on ne précise jamais dans quelle ville elle résidait. Pourquoi ? Parce que tout le monde devait savoir que Marie, sœur de Marthe et de Lazare, était celle que l’on avait surnommée "la Magdaléenne" du fait qu’elle habitait et était bien connue à Magdala. Jésus sera de même nommé "Le Nazarénien". Ainsi, le seul membre de cette famille qui est vraiment appelé "de Béthanie", c’est Lazare.
Lazare seul résidait à Béthanie où il avait coutume de recevoir son ami Jésus. C’est également là que ses deux sœurs se rendirent à son chevet où il fut enterré.(…)



Marie-Madeleine est le témoin de la Résurrection de Jésus parce qu’elle a été le témoin de sa Passion.
Ce n’est donc pas un hasard ou un privilège si Marie-Madeleine fut la première à qui Jésus se manifesta vivant, mais c’est parce qu’elle était la plus à même de recevoir cette manifestation, l’ayant suivi pas à pas depuis la Galilée jusqu’au Golgotha.Bienheureux Luc qui est le seul des quatre évangélistes à témoigner de la présence de Marie-Madeleine, avec d’autres femmes aux côtés de Jésus dès le début de sa vie publique (Luc 8, 1-3) Elle est la femme de l’Amour, la femme qui a choisi la "bonne part". (…)


Marie-Madeleine, apôtre des apôtres
(…)Le témoignage de Marie-Madeleine ne sera pas reçu, celui des pélerins d’Emmaüs, pas davantage. Néanmoins, ce double témoignage dut commencer à ébranler les apôtres et à semer le doute dans leur esprit ensommeillé et endeuillé. C’était la petite brèche suffisante et nécessaire pour que Jésus puisse enfin se manifester à eux aussi le soir de Pâques (Mc 16, 14).
La mission unique et nécessaire de Marie-Madeleine avait enfin atteint son but.


Prophète et servante de l’Eglise, Corps du Christ
(…) Marie-Madeleine est retournée dans les brumes de l’anonymat comme elle en était sortie. Sa seule vie connue et publique c’est la Passion-Résurrection de Jésus à laquelle elle a été associée intimement comme prophétesse. Après la naissance définitive de l’Eglise à la Pentecôte, elle va retrouver une place de simple disciple parmi les autres femmes. (…)
(…) Jean le Baptiste et Marie la Madeleine, sont les deux grandes figures de prophètes de la Nouvelle Alliance, deux étoiles dans le ciel qui nous montrent le chemin qui conduit à l’Incarnation de Dieu dans l’histoire des hommes : Verbe de Dieu fait chair et Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.


Marie-Madeleine est-elle venue en Provence ?

A cause de la persécution des chefs des juifs contre les premiers chrétiens, les plus proches parents et amis de Jésus durent s’exiler.
Un groupe comprenant Marie-Madeleine, sa sœur Marthe et son frère Lazare, Marie-Jacobé et Salomé, parentes du Seigneur, Maximin, un des soixante-douze disciples, et quelques autres, durent s’embarquer pour des terres lointaines.

Ils seraient arrivés en Provence à l’embouchure du Rhone, en ce lieu qu’on appelle aujourd’hui Les-Saintes-Maries-de-la-Mer. C’était alors l’avant-port d’Arles, capitale de la Provence, qui entretenait à l’époque d’intenses échanges commerciaux avec Rome et tous les pays du bassin Méditerranéen.
Le groupe d’exilés fut accueilli parune femme du nom de Sarah que l’on dit être d’origine égyptienne et gitane. Sarah se convertit et reçut le baptême de Jésus-Christ. Elle allait devenir la Patronne des gitans.
Alors que Marie-Jacobé et Salomé restaient auprès de Sarah, les autres membres du groupe se dispersèrent dans la Provence.

Marthe s’établit à Tarascon, carrefour important sur une ancienne île du Rhône. Marie-Madeleine accompagna son frère à Marseille et y évangélisa les Marseillais sur le parvis du temple d’Artémis. Elle s’en fut aussi à Aix-en-Provence auprès de Maximin, son compagnon d’exil, qui devint le premier évêque de cette ville. On garde enfin la mémoire de sa présence et de sa prédication à la Sainte-Baume, haute montagne de la région, qui, avec sa forêt très particulière et sa grotte, était déjà fréquentée par les pélerins du culte aux déesses de la fécondité. C’est à Saint-Maximin, non loin de la Sainte-Baume, en pleine campagne mais au carrefour des routes de Nice, d’Aix, de Marseille et de l’arrière-pays, que sont conservées, dans une crypte, ses reliques dans un sarcophage de marbre fin du IVe siècle, ainsi que les tombes de saint Maximin et de deux de leurs compagnons.

Père Philippe DEVOUCOUX
extraits des Cahiers de La Sainte Baume